La viscosité désigne la difficulté d’un fluide à s’écouler.
Plus un fluide peine à s'écouler, plus il est visqueux.
Sur la 2nde vidéo, plus l'huile est visqueuse, plus son frottement sur la surface de la bille augmente, et donc plus la chute de la bille est ralentie.
De la même façon, la viscosité du fioul augmente son "adhérence" sur la surface interne des canalisations et ralentit sa vitesse de circulation.
La viscosité du fioul diminue lorsque sa température augmente. A l'inverse, elle augmente lorsque sa température chute.
Lorsque le fioul domestique est stocké dans une cuve située à l'extérieur, et que sa température devient négative, ça peut devenir difficile, voire impossible de le pomper.
Pour le fioul, on utilise la viscosité cinématique "v" exprimée en mm²/s ou en cSt (centistokes)
Conversion : 1 mm²/s = 1 cSt
Influence sur le débit pulvérisé par le gicleur
Sur un brûleur fioul, quelque soit la viscosité du fioul, la pression est maintenue constante par le régulateur de pression de la pompe.
Mais si le fioul est plus visqueux, il adhère plus facilement à la circonférence de l’orifice du gicleur et va être pulvérisé à travers celui-ci sur une plus grosse section.
Pour une même pression, le débit fioul en sortie de gicleur augmente lorsque le fioul est plus visqueux. Le débit n'est pas seulement proportionnel à la racine carré de la pression, mais aussi à la section de pulvérisation réellement utilisée par le fioul dans l'orifice du gicleur.
Influence de la viscosité sur l'angle de pulvérisation du gicleur
L’angle de pulvérisation du fioul est lui réduit lorsque le fioul est plus visqueux.
Par très basse température, cela peut occasionner des difficultés d’allumage de la flamme, les gouttelettes de fioul passant trop loin de l’arc d’allumage fournit par les électrodes.
Influence de la viscosité sur la qualité de la combustion
Lorsque la viscosité augmente, la vitesse du fioul diminue dans la chambre de rotation située entre l’obus et l'orifice de pulvérisation. Le fioul est alors pulvérisé en gouttelettes plus épaisses. Ces gouttelettes se mélangent moins facilement avec l’air, ce qui implique une moins bonne combustion, donc forcément un moins bon rendement.
Placé juste avant le gicleur, le réchauffeur permet d’augmenter la température du fioul avant sa pulvérisation.
Cela permet :
- de diminuer la viscosité du fuel,
donc d'améliorer sa pulvérisation
et sa combustion,
- d'atténuer les variations de viscosité du fioul liées à la température de stockage
et aux caractéristiques du fuel acheté.
En résumé, cela augmente le rendement de la chaudière.
Remarque : Le débit diminuant de 5 à 20% ( en moyenne 10% ) lorsqu’on utilise un réchauffeur, il faudra corriger et augmenter sa valeur de départ.
Cela implique soit d’augmenter la pression de la pompe, soit même de choisir un gicleur de calibre supérieur.
Dans les deux cas, cela aura l’avantage de réduire les risques que le gicleur s’encrasse et se bouche.
Le réchauffeur est composé principalement de 3 éléments :
· Un tube dans lequel le fioul circule
· Un corps de chauffe renfermant une résistance électrique, permettant de réchauffer le fioul
· Un thermostat, contact électrique qui se ferme lorsque le fioul est chaud.
Le réchauffeur est raccordé électriquement à la boîte de contrôle par un cordon composé de 4 fils.
Dès que la chaudière est en demande,
la résistance du corps de chauffe est soumise à « une TENSION de 230 volts».
Le préchauffage du fioul commence.
Lorsque le fioul est suffisamment chaud,
le contact du thermostat se ferme et renvoie un courant électrique à la boîte de contrôle.
Une fois le signal reçu du thermostat, la boîte de contrôle qu’elle peut donner l’autorisation au brûleur de démarrer.
Elle poursuit le cycle de démarrage et commande la préventilation.
Entendre la turbine du ventilateur "souffler" est la preuve que le réchauffeur fioul fonctionne et que son contact de thermostat vient de se fermer.
Remarque :
La valeur de température 50°C à laquelle le thermostat se ferme est prise à titre d'exemple. Elle peut varier considérablement selon le modèle et la marque du réchauffeur.
ATTENTION : Si le réchauffeur est en panne,
le brûleur ne peut pas démarrer,
on n'entendra même pas le ventilateur souffler...
"SHUNT" du thermostat
Lorsque la boîte de contrôle est alimentée, mais ne parvient pas à lancer la préventilation et à faire tourner le ventilateur, il est probable que le préchauffage du fioul ne se fasse pas.
Pour déterminer si le problème vient réellement du réchauffeur, il faut "shunter" le thermostat du réchauffeur au niveau de la boîte de contrôle.
"Shunter" le thermostat consiste à remplacer le contact du thermostat par un fil, afin de faire croire à la boîte de contrôle que ce contact est toujours fermé.
La boîte de contrôle considèrera alors que le fioul est toujours chaud. Elle alimentera donc tout de suite le moteur et on devra entendre le ventilateur souffler.
Boîte de contrôle LOA 24 Landis & Gyr
avec schéma de raccordement
D'après le schéma de la boîte de contrôle ci-dessus, le thermostat du réchauffeur est raccordé entre les bornes "8" et "3" de la boîte de contrôle.
Pour "SHUNTER" le thermostat, il suffit de rajouter un fil entre les deux bornes correspondantes, sur le socle de la boîte de contrôle, comme ci-dessous.
"SHUNT" du thermostat sur le socle de la boîte de contrôle
Il suffit de reclipser la boîte de contrôle sur son socle, avec ce "SHUNT", et relancer le démarrage du brûleur.
La boîte de contrôle alimente tout de suite le moteur SANS attendre le préchauffage du fioul :
on doit entendre le ventilateur souffler .
Si le ventilateur du brûleur démarre avec ce "SHUNT", alors le réchauffeur a un problème :
- soit il est "HORS SERVICE", il faut le remplacer
- soit le cordon électrique qui le relie à la boîte de contrôle est "HORS SERVICE"
Si vous n'entendez aucune ventilation malgré ce "SHUNT", alors il faut chercher l'origine de la panne ailleurs.
Contrôle de la résistance du réchauffeur
On peut également tester la résistance du réchauffeur "HORS TENSION" avec un multimètre. Cette résistance doit indiquée une valeur de quelques centaines à quelques milliers d'ohms.
Si le multimètre indique "O L" ou "0 ohm", la résistance est HORS SERVICE, il faut remplacer le réchauffeur.
D'après le schéma de la boîte de contrôle ci-contre, le neutre "N" est raccordé sur la borne "2".
La résistance du réchauffeur est donc raccordée entre les bornes "8" et "2" de la boîte de contrôle.
Contrôle de la résistance du réchauffeur
sur le socle de la boîte de contrôle
au multimètre en position ohmmètre Ω
Reste à savoir si le problème provient du réchauffeur ou de son cordon d'alimentation.
Pour cela, il faut accéder au réchauffeur, dans la tête de combustion.
On peut mesurer la résistance directement sur le réchauffeur.
On peut également vérifier l'état de chaque fil du cordon d'alimentation, un par un,
en utilisant le multimètre en position "TESTEUR DE CONTINUITÉ"
Schéma raccordement
Préchauffeur fioul DANFOSS FPHB
Pour remplacer le cordon d'alimentation du réchauffeur, il faut se référer à la documentation technique de celui-ci.
Sur le schéma de raccordement du réchauffeur DANFOSS FPHB, le fil noir correspond au fil de "phase" qui est commun au thermostat et à la résistance.
Sur la boîte de contrôle, on le retrouve à la borne "8".
Il faut donc raccorder le fil noir sur la borne "8"
Le fil bleu est le second fil de la résistance. Il correspond au neutre.
Sur la boîte de contrôle, on le retrouve à la borne "2".
Il faut donc raccorder le fil bleu sur la borne "2" ou sur une des bornes "N"
Le fil brun est le second fil du thermostat.
Sur la boîte de contrôle, on le retrouve à la borne "3".
Il faut donc raccorder le fil brun sur la borne "3"
Le fil vert / jaune correspond à la terre. Il se raccorde sur une borne de terre du socle.