PRÉ-REQUIS : Montages Vannes 3 voies - Loi d'eau (ou loi de chauffe )
Soupape de pression différentielle - Bouteille de découplage
& bipasses lisses
Afin de récupérer au mieux la chaleur LATENTE des fumées de combustion, le circuit hydraulique doit être optimiser afin d'obtenir les retours d’eau les plus froids possibles.
Lors du remplacement d'une ancienne chaudière, ce circuit n'a pas été conçu à l'origine pour une chaudière à condensation. Il se peut que les retours d'eau soient inutilement réchauffés.
Cela peut détériorer considérablement les performances que l'on croyait pouvoir obtenir avec une chaudière à condensation.
Il faut donc toujours analyser le circuit hydraulique, et si nécessaire modifier ce qui peut l'être, afin d'optimiser le fonctionnement d'une chaudière à condensation, pour que les bénéfices ne deviennent pas qu'un leurre pour le client.
Quelques cas particuliers à bannir :
- utilisation de vannes 4 voies,
Lorsque la vanne 4 voies commencent à réguler,
l'eau de DÉPART CHAUDIÈRE se mélange à l'eau RETOUR RADIATEUR
et réchauffe le RETOUR CHAUDIÈRE
- vanne 3 voies montée en décharge
Lorsque la vanne 3 voies commencent à s'ouvrir,
l'eau de DÉPART CHAUDIÈRE descend se mélanger à l'eau RETOUR AÉROTHERME
et réchauffe le RETOUR CHAUDIÈRE
Généralement, on préfère agir sur le débit que sur la température lorsqu'on veut faire varier la puissance dans un aérotherme ou dans la batterie chaude d'une CTA ( Centrale de Traitement d'Air. Pour cela, on utilise souvent une vanne 3 voies montée en décharge.
Dans ce cas précis, il faudra remplacer la vanne 3 voies par une vanne 2 voies.
- pompe de recyclage
Sur certaines anciennes chaudières, un débit minimal était requis
et imposait l'installation d'une pompe de recyclage.
Cette pompe est à supprimer,
car elle et réchauffe le RETOUR CHAUDIÈRE.
- soupape de pression différentielle by-passant les radiateurs
Lorsqu'un robinet thermostatique se ferme sur un radiateur,
la soupape de pression différentielle s'ouvre et réchauffe le retour.
Il est indispensable de supprimer cette soupape.
Elle peut être mise en parallèle de la pompe.
Mais elle n'a plus aucune utilité si on remplace la pompe existante
par un circulateur à vitesse variable
(parfois déjà intégré dans les chaudières à condensation de petite puissance)
- recyclage dans une bouteille de découplage ou un by-pass
Il faut supprimer la bouteille de découplage
ou le by-pass entre les collecteurs départ et retour chaudière,
ainsi que la pompe primaire.
On pourra cependant conserver la structure des ces circuits hydrauliques
si les pertes de charges de la chaudière sont trop élevées
pour éviter l'interférence entre les débits hydrauliques des 2 circuits.
Il faudra alors rajouter un régulateur et remplacer la pompe primaire
par un circulateur à vitesse variable,
pour s'assurer qu'il y a toujours une faible quantité d'eau
qui remonte dans la bouteille de découplage ou le by-pass.
Lorsque la température T2 est égale à T1, on n'a aucune certitude qu'il n'y a pas de l'eau qui descend dans la bouteille de découplage.
Par contre, lorsque la température T2 est inférieure à T1, on est certain qu'un peu d'eau remonte dans la bouteille de découplage qui fonctionne en mélange.
Dans ce cas, il n'y a aucun risque de réchauffement de l'eau de retour qui pourrait nuire aux performances de la chaudière.
Pour garantir ce fonctionnement, le régulateur va comparer en permanence T2 et T1, et agir sur la vitesse du circulateur pour maintenir un écart de 2°C entre les deux.
- lorsque T2 > T1 - 2°C, le circulateur PRIMAIRE réduit sa vitesse, donc le débit primaire,
pour augmenter le mélange et réduire la température T2
- lorsque T2 < T1 - 2°C, le circulateur PRIMAIRE augmente sa vitesse,
donc le débit primaire, pour réduire le mélange et augmenter la température T2
REMARQUE : Sur ce schéma, la vanne 3 voies a été volontairement supprimée sur le "circuit fonctionnant à la température d'eau la plus élevée".
La vanne 3 voies montée "en mélange" peut être conservée, mais elle est utile uniquement
lorsque l'installation de chauffage possède deux circuits fonctionnant à des régimes d'eau différents.
Lorsqu'il y a un seul circuit, il est préférable de laisser la nouvelle chaudière à condensation
gérer la loi de chauffe.
Comme évoqué ci-dessus, il est inutile de multiplier les lois de chauffe.
En priorité, il faut privilégier une bonne régulation de la température de départ chaudière, par action directe sur le brûleur.
Figure 1
Figure 2
CI-DESSUS, les vannes 3 voies sont montées en mélange et ne peuvent pas nuire
à la condensation en réchauffant le retour d'eau.
MAIS sur la figure 1, sa présence n'est plus justifiée, vu que c'est le seul circuit alimenté par la chaudière. La régulation de température du départ chauffage par action directe sur le brûleur optimisera le rendement de la chaudière.
A défaut de modifier le circuit hydraulique, il peut être judicieux de bloquer cette vanne 3 voies en position grande ouverte et de débrancher son servomoteur.
Sur la figure 2, seule la vanne 3 voies du circuit basse température est vraiment justifiée.
Il faut limiter autant que possible les écarts de température inutiles entre la température départ chaudière et la température de départ en sortie de vanne 3 voies.
Il faut donc éviter l'utilisation de vanne 3 voies sur les circuits qui peuvent être régulés directement par action directe sur le brûleur.
Pour améliorer les performances d'une chaudière à condensation, il est important de bien régler le brûleur afin de s'approcher le plus possible d'une combustion stochiométrique, avec un faible excès d'air.
En effet, la température de rosé diminue avec l'augmentation de l'excès d'air.
Evolution de la température de rosé
en fonction de la teneur en CO2 dans les fumées
(Source VIESSMANN )
Sur les chaudières fioul où la modulation de puissance n'en est qu'à ses débuts, l'utilisation d'un brûleur flamme bleue est particulièrement intéressant pour une chaudières à condensation.
Il est justement capable de fonctionner avec un excès d'air réduit permettant d'atteindre une teneur en CO2 de 14%, contre une teneur en CO2 avoisinant souvent les 12 % pour un brûleur flamme jaune traditionnel.
Les fumées peuvent alors commencer à condenser dès que le retour d'eau descend en-dessous de 48°C, alors qu'il faut descendre en-dessous de 45 à 46°C avec un brûleur traditionnel.
Brûleur flamme bleue RE 1H
( MHG )
Avec l'utilisation de sondes O2, il est encore plus facile d'optimiser la combustion sur les chaudières gaz.
Il est aussi possible de contrôler la combustion avec le courant fourni par la sonde d'ionisation
Avec un très faible excès d'air, la vapeur d'eau des fumées commence à se condenser dès que les retour d'eau de chauffage sont inférieur à 57°C. Avec une combustion stochiométrique, on pourrait même récupérer de la chaleur latente dès 59°C.
Les chaudières tradionnelles fournissaient le meilleur rendement annuel à pleine charge (voir courbe E, ci-dessous). Ces chaudières n'étaient pas capable de faire moduler leur puissance.
Elle fonctionnait en TOUT OU RIEN dès que la pleine charge n'était pas requise, avec les pertes de refroidissement de la chaudière à l'arrêt et lors de la préventilation avant chaque redémarrage.
Rendements globaux annuels
pour différents types de chaudières
A Chaudière gaz à condensation 40/30°C
B Chaudière gaz à condensation 75/60°C
C Chaudière basse température
(sans limitation inférieure)
D Chaudière de 1987 ( limitation inférieure
de la température: 40°C)
E Chaudière de 1975 (température
permanente de l'eau de chaudière: 75°C)
Source VIESSMANN
Depuis, la technologie a beaucoup évolué. Presque toutes les chaudières condensation gaz sont capables de faire moduler leur puissance. Certaines chaudières murales gaz de petite puissance sont même capable de moduler en-dessous de 5% de la puissance nominale.
Tirant profit de la loi d'eau qui abaisse les températures d'eau proportionnellement aux besoins, les chaudières à condensation seront d'autant plus performantes que la charge de chauffage demandée sera faible, tant que la limite basse de la modulation n'est pas atteinte ( voir ci-dessus, courbes A et B ).
Pour profiter pleinement de la plage de modulation du brûleur, il est essentiel de ne pas surdimensionner la chaudière. Une chaudière surdimensionnée fonctionnera plus souvent hors plage de modulation, en TOUT OU RIEN, avec les pertes à l'arrêt et la dégradation du rendement annuel qu'elles engendrent.
Dans le collectif, les prescripteurs préfèrent souvent répartir la puissance à installer sur 2 chaudières en cascade (ou plus), plutôt qu'une seule grosse chaudière.
Ce choix peut améliorer le rendement global annuel de ces chaudières.
Encore faut-il que le bon choix de régulation soit fait performances annuelles.
Cascade hiérarchique : La 2nde chaudière démarrera seulement lorsque la 1ère aura atteint 100% de sa puissance nominale et ne parviendra plus à satisfaire les besoins en chauffage.
Cascade parallèle : Dès que la puissance nécessaire permet de faire moduler les 2 chaudières en même temps, ces 2 chaudières fonctionneront chacune la moitié de la puissance nécessaire.
PRENONS LES COURBES DE RENDEMENT d'une chaudière condensation gaz "ATLANTIC Modulo Control"
Rendement utile d'une chaudière gaz à condensation
Source ATLANTIC-GUILLOT
En cascade hiérarchique, lorsque la 1ère chaudière fonctionne à pleine charge ( 100% de Pn ) avec un retour d'eau à 40°C, son rendement sur PCI est de 98,5 %.
Si on opte pour une cascade parallèle, les deux chaudières fonctionneront à 50% de Pn,
et leur rendement pour un même retour d'eau à 40°C sera de 104 %,
soit un gain de 5,5 %
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CONCLUSION : La régulation de plusieurs chaudières à condensation
doit toujours se faire en CASCADE PARALLÈLE
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Chaudières 3 piquages
Certaines chaudières à condensation sont conçues avec un retour d’eau haute température situé en sortie du condenseur.
Lorsqu'il y a plusieurs circuits distincts, à des températures différentes, cela évite que le retour d’eau du circuit à plus haute température réchauffe le retour d'eau le plus froid entrant en bas du condenseur.
Ce retour haute température est souvent raccordé au retour de l'échangeur du ballon ECS.
Chaudières 4 piquages
Il existe également des chaudières à condensation 4 piquages, avec condenseur séparé.
Bien qu'assez peu utilisés à cause de la complexité de mise en oeuvre de leur circuit hydraulique, c'est pourtant souvent le système fournissant les meilleures performances.
Chiffres noirs : Températures d'eau à la température extérieure de référence ( ici -10°C à LYON )
Chiffres rouges : Températures d'eau en fin de saison de chauffe ( température extérieure 18°C )